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FABLE – L’agneau et le loup

 

L’AGNEAU ET LE LOUP

La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure

Qu’on se le dise bien fort dans les humbles demeures

En voici l’anecdote, qu’elle serve d’antidote.

Un mouton s’abreuvait au bord d’une rivière,

Quand un loup en famine montra sa gueule austère.

– Comment, stupide créature, oses-tu salir mon eau,

De ta patte cornue, de ton vilain museau ?

Vociféra le rosse en se frottant la panse.

– Ne vous en déplaise, mon loup, le chétif répondit

Voyez ma patte blanche, il n’y a point de suie !

– Tu réponds, insolent, vociféra l’ignoble,

Quand ta troupe de brebis ensanglante mes vignobles !

Il me faut me venger, te voilà bien placé.

– Mais ce sang est symbole, reprit le malicieux,

Des ravages que vous fîtes, en chasseur valeureux.

Or si vous me mangez, moi qui suis maigrelet,

Sous ma trompeuse laine, à vous croire efflanqué,

Le village tout entier vous viendra massacrer !

Laissez-moi donc la vie, que je puisse témoigner…

A ces mots, notre loup, convaincu de la chose,

Prit un air de vainqueur, chassa son air morose,

Puis s’en alla tout fier, ou du moins en eut l’air,

Le ventre tout étriqué, pestant contre son monde,

Il se fit à dîner un rat d’égouts immonde…

 Eleanor Gabriel 

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