La vieille et le chat errant
Tout vêtu de fourrure en manteau de coutume
Un chat noir affamé léchait une vitrine
Ah, que ces plumes là me rongent d’amertume
Quand je n’ai pour espoir que ma triste famine
Se lamentait ainsi notre félin errant
Oubliant que tout chat peut survivre en rusant
A deux pas une vieille au jupon volanté
Se dirigeait bon pied vers l’échoppe adulée
On y vendait oiseaux et oiselles en tout style
De la plume à foison aux couleurs des îles
Et même une cigogne au long cou panaché
Le matou appâté, songeant à son souper
S’approcha de la vieille à petits pas feutrés
Sous sa jupe il serait plus habile à tenter
De venir en fourbant à ses pieds se frotter
Bien au chaud mais la queue dépassant du jupon
La volière en émoi démasqua le fripon
On le poussa dehors à grands coups de balai
En perfide imposteur que ma foi il était
Mais la vieille attendrie secourut le minet
Oubliant que chez elle vivaient trois perroquets…
La morale n’est pas tant de s’aller indigner
Contre un sot ne visant que son propre intérêt
Mais de garder en tête qu’il n’y a pas plus rusé
Qu’un matou affamé qui vous lèche soulier !
EG
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